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Transilvania Adventure Trophy 2006, mes débuts en 4x4...

Koen

Un rocher! où ça?!
Prépas XL
Tout a commencé le jour où, il y a deux ans, de passage chez un démolisseur à la recherche d’un alternateur pour ma Suzuki, j’ai aperçu la silhouette carrée d’un BJ70 au fond du dépôt. Renseignement pris, le BJ était promis à un exportateur et destiné à terminer ses jours en Afrique.

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J’oublie et je m’en vais. Le surlendemain j’y retourne pour aller chercher les pièces pour ma Samurai accompagné d’un pote garagiste, Marc.
Au moment où on arrive, le clarckiste sort le BJ orange du dépôt. Paraît qu’elle n’avait plus bougée depuis deux ans. Je suis curieux de voir si elle démarre encore et j’aide le gars mettre les câbles aux batteries. Quart de tour et vroum …. Pas mal. Sauf que le gars qui est venu la chercher pour l’exportation voit l‘huile du moteur couler entre ses pieds. Discussion avec le démolisseur et il s’en va, sans Toy.

Marc est déjà la tête en bas dans le moteur. Diagnostic rapide, grosse fuite au refroidisseur d’huile et trois bouchons de gel qui ont sautés entre le bloc et la pompe à mazout. La boite et le train roulant ont l’air en ordre et après une inspection rapide du châssis au tournevis il est déclaré en bonne santé. Coté freins, du boulot à prévoir.

Discussion avec le démolisseur, et pour une bouchée de pain le BJ70 devient ma propriété.

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Mis à part que je ne m’y connais pas du tout en mécanique, tout va bien.
Je vais me chercher un bon jeu de clés et de douilles, j’acquière un cric hydraulique et je vais chercher quelques bonbonnes de WD40. Marc me file le manuel complet du BJ42 qui a le même bloc moteur et train roulant et me voilà parti pour remettre le BJ70 en état.

Première chose, vider deux bonbonnes de WD40 sur tout ce qui s’appelle boulon ou vis.
Dépose de l’échappement, du collecteur d’échappement et du cache poussoirs et j’ai accès au refroidisseur d’huile. A l’intérieur de celui-ci je trouve un liquide huileux mais gris.


Pas bon signe. Après examen, c’est le refroidisseur qui est fendu par le gel et laisse se mélanger eau et huile. Pas de catastrophe donc mais pas prévu dans le budget non plus. Je me renseigne au garage Toy voisin combien ça va me coûter. 746€ hors TVA.

Je jure un bon coup, j’appelle Marc qui n’a pas de solution immédiatement et je me lance sur le web en quête du saint graal. J’arrive sur un forum 4x4 (www.belgium4x4.be), je m’y inscris et je demande qui peut me fournir la pièce au moindre coût. Le même jour on m’y donne une adresse et un numéro de téléphone. Vive l’internet. J’appelle et j’apprends que le gars me laisse la pièce à 100€. Le lendemain mon refroidisseur d’huile est monté avec un nouveau joint.

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Sur ce même forum je trouve 5 pneus en occase, à l’état neuf. Pour un prix ridicule je chausse le BJ de Blackstars Guyane 275/70/16. Ca équivaut à du 33/10. Pas trop large, pas trop haut. Juste ce qu’il faut. Je veux faire du BJ un petit monstre efficace tout en restant discret et proche de l’origine point de vue look.

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Dans la foulé je mets aussi des nouveaux disques de frein.

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Puis vient un période difficile, troubles conjugaux, séparation. La totale. Pendant ce temps la bête orange dors dans le jardin. Il faudra 6 mois avant que je continue les travaux.

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On est en hiver entre-temps. Le garage étant réservé à ma moto je profite des beaux jours (tout est relatif) pour démonter radiateur, poulies, cache avant du moteur et finalement la pompe à mazout qui doit être déposée pour avoir accès aux bouchons de gel qui ont sautés. Pas rien quand on n’a jamais démonté plus qu’une roue de sa voiture. Je réussis à remettre les nouveaux bouchons en place et à remonter la pompe à mazout sans encombres.

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Le plus gros du boulot est fait et l’hiver est passé.

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J’ai ma fille chez moi une semaine sur deux ce qui veut dire que je peux travailler sur le BJ que quand elle est chez sa maman. Sauf que la semaine qu’elle passe chez sa maman il faut aussi aller travailler, faire les courses et ne pas oublier le ménage.

Le boulot sur le BJ n’avance pas des masses.

En faisant du baby-sitting je surfe sur le web et fouine les sites des raids 4x4. La Croatie, Berlin-Breslau, … Dans un ancien numéro de ce même magazine je lis l’aventure du Team Toy sur le Breslau.
Court circuit dans ma tête… voilà ce que je veux faire.

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Par hasard j’apprends qu’il y a un type qui revend un bloc moteur 3B avec turbo et intercooler maison. Il a fait la Croatie plusieurs fois et a gagné les « Lila-Tage » en Autriche au nez d’une horde de V8 essence. Faut dire qu’il avait monté un châssis « maison » sur un train roulant de Toyota avec la carrosserie d’une CJ. Je revends mon moteur refait à un fils de garagiste Toy et j’acquiers le 3B turbo intercooler.

L’été est passé à nouveau.
La BJ se trouve chez mon frère qui a un garage muni d’une fosse et où j’ai déposé le moteur pour le revendre. Le nouveau bloc est stocké à coté du BJ. La j’ai la place et les outils pour mettre le nouveau bloc dedans. Mais je ne peux pas y travailler quand je veux.

Des potes du Forum B4x4 s’en vont participer à l’Evros en Grèce pour la deuxième fois. Je décide d’y aller aussi. Je m’arrange avec l’organisation pour qu’ils me trouvent un deuxième 4x4 pour faire équipe et je m’y mets. Un mois avant le départ mon compagnon bulgare fait savoir qu’il ne sait pas y aller. Tant pis. Le BJ reste dans le garage. Le moteur sera monté quand j’aurai à nouveau un but.

Printemps 2006, un imbécile heureux poste des photos de la Transilvania sur B4x4. Je suis foutu. Le jour même j’envoie un mail à l’organisation et la semaine d’après je m’inscris.
Véhicule pas prêt, copilote ok, deuxième voiture pour participer à trouver. On m’assure que je ne dois pas m’en faire pour le deuxième véhicule. Je me concentre sur la pose du bloc moteur.
Moi, mes petits outils et ma girafe.


Comme un bleu, j’assumais que puisque c’est le même type de moteur, ce serait un jeu d’enfant pour le monter dans mon BJ.
Erreur qui n’était pas juste.
Les supports moteur étaient adaptés au châssis « maison » de la CJ de course. Moi, j’avais laissé les miens sur le bloc que j’avais revendu. Misère de misère. Via Marc je retrouve l’acheteur qui me rend les supports moteur d’origine. Super. Je démonte les anciens et je remonte les originaux. C'est-à-dire,j’essaie de les remonter. Celui de gauche, aucun problème. A droite par contre il y a un « stuut ». Le retour d’huile du turbo vers le carter est soudé directement sur le carter d’huile, le tuyau métallique rigide passant pile où devrait se trouver le support moteur d’origine. Rien qu’une bonne scie à métaux ne puisse arranger. Le tuyau venant du turbo étant souple et assez long, la chose est relativement facile à rectifier. Montage du support de droite et je peux continuer.
J’accroche le bloc à la girafe et pense pouvoir le monter le même jour. Nouvelle erreur.
Pas moyen de glisser le bloc contre la cloche de la boite. Le dernier centimètre….
Pour la première fois je dois faire appel à un expert. Jusqu là j’avais réussi à tout faire seul comme un grand.
L’expert étant très occupé tout comme moi, qui m’occupe toujours de ma fille une semaine sur deux, il est Pacques avant qu’on s’y met. On sort le bloc et on recommence. Pas moyen. Puis on réalise que le bloc provient d’un BJ42 et non d’une série 7 vu le filtre à huile qui est monté « à ‘envers ». Il est donc plus que probable que la plaque métallique entre bloc et boite n’est pas bonne car mon BJ7 a une boite 5 et renseignement pris chez Danny qui m’a revendu le bloc, il roulait avec une boite 4. Voilà qu’on peut recontacter le gars qui a acheté mon moteur pour lui demander gentiment s’il veut bien nous rendre ladite plaque.
Dur dur l’apprentissage mécano.



Le surlendemain on a la plaque et le moteur rentre comme une lettre à la poste.

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Enfin. Le monstre démarre au quart de tour.
Il s’agit d’un 3B révisé entièrement, turbo fabriqué pour répondre dès le moindre filet de gaz, intercooler maison logé a dessus du moteur, en ligne directe entre le turbo et la pompe à mazout. Echappement libre en inox de 60 de diamètre qui sort dans une transversale du châssis histoire de ne jamais risquer d’écraser la sortie d’échappement.

Seul hic, le turbo étant monté sur le collecteur tourné vers le haut et l’intercooler se situant au dessus du bloc moteur, pas moyen de fermer le capot. Un simple bodylift aurait pu remédier au problème mais je n’aime pas trop ce genre de lift. Le centre de gravité doit rester au plus bas. Cinq minutes et quatre coups de disqueuse plus tard je referme la capot.

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je venais de refermer le capot

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En quête de pièces je tombe sur un autre BJ70 prix ridicule.
Je l’achète et l’utilise comme véhicule de tous les jours, histoire de vraiment m’habituer à la conduite d’un véhicule aussi lourd dans toutes les circonstances.
Le prix que je paye pour celle-ci est inférieur au kit de suspension dont il est doté.
Etrangement les amortisseurs avant sont des OME et les arrières des Trailmaster. Ce drôle de mélange lifte le BJ juste ce qu’il faut et est très confortable.
Je compte les mettre sous l’orange puisque les lames sont à l’horizontale, histoire de donner un peu plus de place aux Blackstars.


Plus que cinq semaines avant le Transilvania. Tout baigne. Juste le temps de faire souder l’arceau. Je prends rendez-vous chez le gars qui va me souder l’arceau ainsi que les side-bars et avec qui j’installerai les deux treuils.

Manque de bol, il semble avoir disparu de la surface de la terre. Trois semaines plus tard il refait surface. En roulant vers chez lui le moteur de l’orange chauffe. Tant pis. Les freins déconnent aussi. Je lui laisse le BJ, on discute l’emplacement des treuils etc et je rentre avec deux problèmes de plus chez moi.

Je commande des étriers car ceux qui sont dessus sont au-delà d’une éventuelle révision. Puis je contacte le concepteur du moteur pour lui exposer le problème de chauffe. Ce dernier m’explique que le moteur a été conçu pour des challenge, pas pour rouler de longues distances. Je lui explique que je comptais rouler jusqu’en Roumanie avec. Il m’assure que j’exploserai le moteur bien avant l’Autriche déjà. La pression du Turbo est de 1.2 bar. Le bloc ne supportera jamais plus d’une demi heure cette pression.
Solution, baisser la pression turbo, ouvrir et retravailler la pompe à mazout.
Problème, plus le temps de lui porter le BJ. Je décide donc de tester le moteur de la deuxième BJ. L’idée étant de mettre le 3B atmosphérique dans l’orange si le test dans le terrain sous la canicule de mi juin est concluant.

Ce week-end, on part pour 100 km d’autoroute à fond sur les pneus de 33 suivi d’une séance de tout terrain à 38° sans problèmes. Pas de chauffe, pas un coup de piston de travers. Ce bloc est en béton.
Seul hic, un m’as-tu-vu en Unimog n’ose pas traverser un des multiples petits canaux sur le terrain. Il se fait treuiller en arrière par un autre Unimog. Je me marre et je rentre dans le truc au même endroit, et une fois que je touche terre accélère à fond pour en sortir. Erreur, quelque chose dans la gadoue me fait glisser et je tape le bord assez fort.
Résultat des courses, pare-chocs plié, lames avant gauches abîmés, aile enfoncée, portière qui n’ouvre plus.

Je suis dans de beaux draps. Le moteur est plus que bon mais ma suspension est foutue.
Je suis bête.

Enfin, retour maison, dépose du moteur le lendemain avec l’aide de mon Co qui me signale en passant qu’il ne sait plus venir car il change de boulot. Merde. Tout va mal.
Pas grave, ça peut qu’aller mieux.

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Un ami du forum B4x4 vient aider à sortir le moteur du BJ gris. On démonte aussi la suspension et l’essieu arrière qu’est doté d’un LSD. Quand l’orange sera de retour de chez le soudeur on bricolera des paquets de lames pour l’avant en utilisant les lames longues de l’orange et les autres de celle-ci. Tout est prêt. On attends la Toy. Trois jours avant le départ le soudeur (qu’est un génie dans ce qu’il fait mais qui ne sait pas gérer son temps) nous ramène le BJ.

Vite monter de nouveaux étriers car les vieux sont au delà d'une éventuelle révision.

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Un message sur le forum et deux ours plus tard j’ai de nouveau un Co. Je ne le connais pas mais ce n’est qu’un détail. Il vient, c’est sûr.

Les autres équipes belges sont déjà en route. John et Koen du Team belge Zerotraction avec leur Toy sur remorque et de l’assistance en veux-tu, en voilà sont déjà en Autriche.

Reste à faire, changer le bloc moteur, la suspension avant, le pont et la suspension arrière, l’électricité, installer le trip, les deux treuils, radio, CB….

Pour arranger les choses je me chope un espèce de virus… 39 de fièvre. Tout va bien.

Plus qu’une semaine.

Wim, mon Co d’origine travaillera jour et nuit avec moi sur les BJ. Fiévreux, je ne peux pas faire grand-chose et j’ai l’impression d’être tout à fait inutile.
Nous transportons le 3B, l’essieu arrière et les éléments de suspension chez Steven, un pote mécano qui se rend compte qu’on ait vraiment besoin d’un coup de main. Nous utilisons l’atelier de ses parents. Chaque soir après on boulot il travaille avec nous jusque deux, voir trois heures du matin.
Wim et moi-même faisons le « gros œuvre ». Pose du moteur, démontage essieu arrière avec la suspension, démontage suspension avant… Werner, un ami du Forum B4x4 vient à 2 reprises donner un coup de main jusqu’au petit matin.
On bricole de nouveaux paquets de lames pour l’avant en utilisant ceux de l’orange pour les deux lames supérieures et un mélange « au pif » pour les autres.

J’y crois toujours. Les paris sont ouverts sur le forum mais personne ne mets son argent sur moi.

Pendant que je révise l’essieu avant dans la foulée, Wim pose une ligne d’échappement d’origine (celle de la grise), Steven s’occupe de l’installation du trip et de l’électricité (plus rien ne fonctionne depuis qu’on a enlevé les feux arrières dans les pare chocs et il me rafistole ça avec quelques relais et interrupteurs ) et Werner pose un nouveau bourrage au pont arrière.
Marc passe dire bonjour après le boulot et s’en va plein de cambouis vers deux heures du matin.

Encore deux jours. La canicule règne. En Roumanie c’est la pluie diluvienne et les inondations qui règnent. Et moi, j’ai 39 de fièvre. Rien ne va plus. Visite chez le médecin, cure d’antibiotiques et repos forcé pour 24 heures.

Le 29 juin je me lève au début de l’après-midi, toujours malade comme un chien et je vais terminer le BJ. Avec Steven, qui a réussi un miracle en arrangeant l’électricité, je termine les derniers détails. Nous posons les treuils, faisons le niveaux d’huile, d’eau, des ponts et de la boite. Je rentre chez moi pour une bonne douche et je prends quelques affaires.

Il est 02.45 heures du matin le 30 juin. Je phone mon Co pour lui die que j’arrive et je prends la route vers le Nord de la Belgique où il habite. Je suis content d’arriver chez lui. J’en peux plus. Il prendra le volant jusqu’à la moitié de l’Allemagne. Là, je me sens assez bien que pour prendre le volant. Les antibiotiques commencent à faire de l’effet. Nous nous arrêtons que pour faire le plein. Pendant un des pleins, je vérifie les niveaux. Rien à signaler. Mais il y a comme de l’huile qui suinte de la boite. Pas étonnant, ce véhicule n’a pas roulé proprement dit depuis quatre ans. Je me dis que ça s’arrêtera quand les joints seront bien remplis ou dans le pire des cas quand il n’y aura plus d’huile dans la boite. Steven, mon Co ne voit pas ça d’un bon œil mais on n’a pas le choix.

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on ze rood quelque part en hongrie

A 01.45 heures, le matin du 1er juillet nous nous arrêtons devant l’hôtel à Deva sous une pluie torrentielle. Plus que 6 heures avant le premier briefing. Nous y sommes arrivés. Première partie réussie.

Après une trop courte nuit et un bon petit déjeuner on s’assied dans la grande salle pour le briefing. Il pleut toujours des cordes. Une foulée de pilotes expérimentés équipés de belles machines hyper préparés sont impatients de pendre le départ. Ce qui se trouve devant l’hôtel ferait baver chaque fanât de 4x4.

Deux G, dont un proto 500 monstrueux,

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un HDJ 80 PU qui gagnera l’épreuve.

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Un BJ71 full locked sur des 35,

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deux Patrol proto,

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un LJ 73 boosté sur des super swampers,

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une Range Pick up V8,

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2 magnifiques defender 90, l’un appartenant à l’équipage espagnol qui gagnera avec le HDJ80,

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l’autre appartenant à Patrick et Patricia, sympathique équipage belge qui roule en équipe avec deux Willy’s belges,

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un autre Range V8 ‘bobbé’,

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le Monster-Toy de John –châssis LJ, différentiel BJ soudé sur essieux LJ, 3B turbo maison, demi-cabine, arceau extérieur, Fedima 37-

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et le Toy de Koen –LJ d’origine, carrossé comme le monstre de John, Fedima 33- et j’en oublie. Je me demande ce que je fous là. Mais bon, on y est, on y reste.

Prologue.
Il y a 5 cm de flotte dans les rues de la ville. Le prologue se situe « par là »… Nous prenons la direction indiquée par le gars de l’organisation avec trois autres équipages et nous trouvons miraculeusement l’endroit 45 minutes plus tard. On a d’ailleurs intérêt de s’habituer à ce genre ‘d’organisation’ car ce sera comme ça le reste de la semaine. Le prologue compte juste pour établir l’ordre du départ et consiste en une espèce de montée impossible qu’il faut redescendre avec un trou en bas (rempli d’eau évidemment) suivi d’une série de troncs d’arbres à passer. Nous n’avons toujours pas de deuxième voiture et faisons le tour sur le parking. Nous trouvons un équipage qui veut bien rouler avec les amateurs qui roulent avec le BJ orange standard… Ils roulent en Fiat (sic) équipés de pneus à crampons. Le pilote est italien mais est muet comme un sphynx, les Co sont croate et istrien. Ca promet pour la communication.


Enfin, c’est à nous. Je sais parfaitement que le BJ avec son 3B d’origine, ses pneus peu agressifs et démuni de blocages de pont ne montera pas la pente. Nous nous élançons et à deux tiers de la pente nous n’avançons plus d’un centimètre. Rien à faire. La Fiat passe et sera utilisé comme point fixe pour wincher. Seul hic, Mon Co a oublié de faire attention de ne pas dérouler trop le treuil. Résultat, la câble lache et la Fiat doit nous treuiller jusqu’en haut.
Bref, pas le meilleur départ possible et dernière place du prologue.

Retour à l’hôtel et réparation du winch avant.

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le petit à droite, c'est moi :oops:
Etape 1
Il ne pleut plus. On a peut-être une chance de s’en sortir. Je reprends confiance. C’est parti dans les rues de la ville. Après deux kilomètres nous nous trouvons dans les vergers qui bordent la ville. Nous traversons des prairies en dévers, ce qui sur l‘herbe mouillé relève plus du patinage artistique. Entre deux prairies il y a une barrière. Une paysanne se penche dessus et nous réclame un droit de passage. Nos coéquipiers discutent en vain et nous décidons enfin de lui donner nos tartines pour midi, un paquet de petits beurre et une bouteille d’eau gazeuse que nous avons reçu au départ. La femme accepte avec les larmes aux yeux. Nous sommes en train de nous amuser dans le jardin de gens qui n’ont rien……
Nous entrons dans un bois, c’est l‘embouteillage. Une « montée impossible » en dévers suivi d’une cuve de 30 mètres sur 15 avec de la boue jusqu’aux genoux de laquelle on doit sortir du coté gauche au treuil, des parois quasi verticales suivi d’une montée praticable mais toujours en dévers et entre les arbres. Bonne chance….

On admire les techniques des autres. Les équipages roumains ne connaissent qu’un système, gaaaz. Des fois ça passe, des fois pas. Une équipe de Samurai passe à travers bois au risque de ne pas retrouver le bon chemin. Nous attendons sagement que l’embouteillage se dissipe. Il commence à faire noir. C’est à nous. Nos équipiers en Fiat arrivent assez loin avant de devoir sortir le winch. Comme prévu notre BJ arrive à deux tiers de la pente (surcharge dû aux multiples pièces de rechange comme radiateur, démarreur, alternateur, cardans… y est pour quelque chose). Il fait déjà bien sombre dans le bois.
Nous sortons pour accrocher notre sangle. Il y a assez d’arbres, aucun problème. Après deux mètres le winch rend l’âme. Un tout nouveau T-Max de 12.000 livres. Gros jurons….
On est dans de beaux draps.
Faut démonter le winch arrière sur place et le monter à l’avant. Nous assurons le BJ avec une sangle à un arbre et nous commençons à démonter. Des gamins roumains viennent regarder le spectacle. Défaire les câbles de la batterie, l’alimentation du winch arrière (un bête GEW10.000) se fait par un câble de 70#. La Fiat a disparu dans le bois au-dessus de nous. Pas évident de ‘mécaniquer’ dans le noir, en glissant dans la terre humide mais on y arrive. Heureusement qu’on a prévu de monter les treuils sur des pattes en acier qui se vissent sur le même empattement à l’avant comme à l’arrière. Ca facilite les choses.
Après une demi heure tout est remis en place. Je tiens le capot moteur en main et je jette un dernier regard sur les raccords dans la lueur de ma lampe frontale. Au moment où je veux lâcher le capot un gamin roumain qui était la depuis le début gueule « mister, wait, you forget » et je le vois prendre le câble de 70# qu’il met sur le positif de la batterie. Feu d’artifice puisque ce câble se trouve à nu à l’arrière…. Le régulateur part littéralement en fumée. On n’est pas dans la merde.
Court circuit général. Rien ne va plus. Le petit gars qui nous a « aidé » voit à mes yeux qu’il vaut mieux disparaître ce qu’il fait, comme une chauve souris il s’évapore dans la forêt. Dracula nous jeté un sort.
Là, j’ai besoin de me remettre deux secondes. Le treuil est remplacé mais tout le système électrique est parti en fumée. Des voyants dont j’ignorais jusqu’à l’existence s’allument dans le tableau dès que je tourne la clé. Une seule solution, débrancher tout ce dont on n’a pas besoin. Nous débranchons phares et feux, illumination du tableau, nous enlevons tous les fusibles que nous trouvons.
L’équipage de la Fiat arrive à pied voir où nous restons. Nous faisons rapport des dégâts. Eux aussi font le rapport. Ils s’étaient embourbés dans la cuve en haut de la pente et en essayant de s’en sortir au treuil. Leur treuil, un Warn s’est séparé de son moteur, cassé net…. Jamais vu. Ils comptent sur nous pour les sortir. Grand conseil de guerre.
Nous décidons que nos batteries (Maxima Deep Cycle) qui sont chargés à fond et doivent pouvoir nous sortir de cette impasse. On verra. En tout cas, rester là n’est pas une option. Je démarre le BJ mais le moteur coupe toute les deux secondes. J’ai oublie l’EDIC, petit électromoteur qui coupe le moteur quand on coupe le contact. Débrancher la prise et la tige de commande prend quinze secondes.
C’est parti. Monter une pente –qu’en temps normal je n’essayerai même pas de monter- au winch à la lueur d’une lampe torche n‘est pas vraiment facile.

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Mais bon, on est venu pour l’aventure et nous voilà servi. Les batteries tiennent, le winch tient, nous arrivons dans le bac à boue où se trouvait la Fiat, qui s'en est sorti sans winch, on se demande toujours comment...

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Il fait nuit. J’essaye de suivre la Fiat entre les arbres mais vu la pente je laisse une certaine distance, ce qui fait que sans phares ma carrosserie fait plus ample connaissance avec les arbres de la forêt. Après une bonne demi heure de galère nous tombons dans des traces profondes, seul issue de ce bout de forêt et bien profondes grâce aux pneus de 35 voir de 37 pouces des autres concurrents. L’avantage ; nous ne devons plus nous méfier des arbres.
L’inconvénient, nous perdons un flexible juste avant le premier pot (c’est ce que je pensais) de la ligne d’échappement et compteur et trip s’arrêtent de fonctionner. Dans un bruit infernal nous sortons de la forêt. La Fiat n‘a plus de trip non plus. Tant bien que mal nous suivons le roadbook mais nous nous perdons comme des grands. Tant pis, faudra ouvrir l’enveloppe scellée et prendre la carte pour retrouver le camp.
Quand nous arrivons au camp il est minuit trente. Je donne le T-Max cassé à Roland, Co et mécano dans la Fiat et je leur dis qu s’ils réussissent à réparer le treuil, ils peuvent l’utiliser le reste de la semaine. Heureusement que la Fiat est en 24V également.

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Steven, mon Co met la tente et moi je commence l’inspection du BJ. Régulateur mort et enterré, prise du trip et du compteur tordu au-delà d’une hypothétique réparation. J’enlève et je jette.
L’échappement, c’est simple, il n’y en a plus. Le flexible que je croyais foutu est toujours là ais après plus rien du tout !! La ligne complète avec les deux pots est restée dans la forêt.
Bon, je vide une canette de Jupiler pour me remettre des émotions. Je découpe le fond et j’ajouté quelques trous, c’est notre nouvel échappement.
En ouvrant la moitié droite du coffre quand on est sur un dévers, la roue de secours a bouffé le feu arrière droit. Tant pis.
Câble de frein à main arraché. On fera sans.
La tente est mise, nous partons à la recherche de nourriture et nous commençons à attacher comme il se doit la boite à relais du winch qu’on avait attaché avec du tape dans la forêt.
Il est environs les quatre heures. Au dessus de la montagne il commence à faire clair. Nous nous couchons.

Trois heures plus tard on se réveille. Je prends à manger et je pars dans le bivouac à la recherche d’un régulateur. Rien. J’ai comme l’impression qu’on ne veut pas trop aider le nouveau. Un gars de l’organisation me propose d’aller en ville avec lui pour y chercher un régulateur 24V d’un camion et puis de l’adapter. Merci mais je ne m’y connais pas du tout en électricité. Je retourne au BJ, j’ouvre le régulateur, j’enlève tout ce qui a fondu, je nettoie le cuivre qui est noirci, je fais quelques pontages maison au pif, je remonte tout et… miracle, all systems go.

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premier bivouac au matin du 2ième jour

Reste à retrouver nos compagnons en Fiat qui campent à quelques kilomètres de là, le camion d’assistance qu’ils partagent avec une équipe de Samurai étant dans l’incapacité de rouler jusqu’au bivouac. Quand nous les trouvons, Roland, le croate nous accueille comme de vieux potes. Il est en train de remonter notre winch qu’ils ont réussi à réparer.
Nous retournons au bivouac où ils nous demandent à trois reprises si on veut vraiment prendre le départ. Evidemment.

Etape 2

Il y a eu pas mal de casse sur la première étape et quelques abandons. Nous sommes toujours derniers mais en course. Le début est monstrueux. Nous partons via la spéciale de la veille mais à contresens. C’est un bain de boue énorme entre les arbres. Je navigue entre les arbres au pif, suivant la Fiat qui patauge dans la même gadoue 100 mètres plus loin. Il y a deux Patrol qui roulent dans l’Open Class sur le coté. Je me demande ce qui leur est arrivé après 500 mètres quand la réponse arrive tout seul. Un énorme coup sous le BJ nous soulève. Je m’arrête et je plonge sous le Toy. Une souche d’arbre tout juste cachée par la boue est venu taper le logement du différentiel. On y voit clairement la trace mais rien de cassé. Au soir au bivouac nous apprenons qu’une des Patrol a le carter moteur fendu et que l’autre a tordu la direction. Nous l’avons échappé belle. Et le BJ a des essieux en béton.

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on se sent petit ans la forêt de Dracula...

Après un quart d’heure nous voilà bon pour rouler au cap. Le cap nous pointe vers une pente, en dévers une fois de plus, parsemée d’arbres et glissant à souhait. Il n’y a pas un seul arbre qui semble avoir échappé à nos prédécesseurs. La Fiat s’y aventure mais même les pneus à crampons ne peuvent éviter des glissades incontrôlables dès qu’il ose effleurer la pédale de frein. En bas on n’a d’autre choix que de s’aventurer dans un petit ravin. L’entrée se fait entre deux gros arbres, avec à gauche un trou d’un bon mètre qui envoie la Fiat contre l’arbre qui marque l’entrée dudit ravin.
Je mets en petite première et sur un filet de gaz le BJ surfe vers le ravin. Je décide de négocier l’entrée de façon différente et je vise juste à coté de l’arbre droit histoire de ne pas aller frapper celui de gauche. Je vois trop tard qu’à droite des racines dépassant le sol de 40 centimètres. Plus rien à faire. Au moment que je descends dans le ravin et que l’arrière droit est soulevé par les racines le BJ glisse dans le trou coté gauche. Je sens le BJ basculer et tout ce que je peux faire est de braquer à gauche et d’accélérer. Le BJ pivote sur la roue avant gauche et le pare chocs et s’en va pour une belle casquette. Le mouvement est arrêté par l’arbre de gauche qui me remet sur quatre roues. Je descends du BJ et je vois mon Co tout pâle à coté de l’arbre. L’équipage de la Fiat est bouche bée. Vraisemblablement la manœuvre était autrement plus impressionnante vu de l’extérieur. A part une belle bosse dans le flanc et la corniche du toit enfoncée rien à signaler.

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juste après la figure libre...

Cent mètres plus bas c’est l’embouteillage.

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heure de pointe dans la forêt roumaine

Nous avons refait notre retard. C’est la sortie du goulot qui est difficile à négocier. Tout droit un gouffre de 50 mètres. Il faut prendre le chemin à droite.

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après le bout de bios, le gouffre....

Mais comme d’habitude il est solidement en dévers et il faut faire appel au treuil pour sortir du goulot et emprunter le chemin qui est en dévers à 25 degrés.

Nous mangeons nos tartines en attendant que les autres équipes passent et nous nous y mettons. Se treuiller jusque dans le chemin, pas de problème. Mais avancer sur ce chemin s’avère pire que la roulette russe. En petite première, au ralenti, dès que je lache l’embrayage, l’arrière se met de travers et risque de basculer. Il y a un beau ruisseau 50 mètres plus bas.

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le chemin légèrement en dévers....



On devra le traverser selon le roadbook mais j’ai pas du tout envie de prendre le raccourci. Trop lourd. Pas 36 solutions, il faut assurer avec une sangle autour des arbres en amont. C’est parti pour 300 mètres à 2 à l’heure.

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le ruisseau vu de la place du pilote...

Je ne suis pas peu soulagé de voir la fin de ce bout de chemin. Nous descendons vers le ruisseau qui est facile à traverser.

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passage ruisseau

La Fiat se ‘tanque’ dans les traces profondes qui semblent la seule issue. Je sais que si je me mets derrière pour le sortir nous serons posés tout les deux. Droit devant il y a un talus de quatre mètres qui donne sur le chemin de terre qu’on doit emprunter après. Je tente ma chance, un petit coup de gaz au bon moment et trente secondes plus tard je suis devant la Fiat que je sors sans problèmes.
Vient un bout assez roulant, pour arriver à l’endroit de la spéciale du jour. Il s’agit d’une tranchée profonde avec une boue orange qui colle à souhait. John, qui conduit le LJ3Bturbo, y a cassé tout ce qui peut casser dans le pont avant.

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le Toy de John en rade

On voit le G500 Proto s’enfoncer jusqu’au pare chocs (ça fait un mètre vingt), l’autre G se positionne au dessus, sanglé à deux Patrol pour rester en place.

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G500

Ils attachent le Warn au G 500 qui attache son Warn à son compagnon d’en haut. Ca ne bouge pas. Nous décidons de prendre la pénalité, mangeons nos tartines et continuons.

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bons, les sandwiches roumains

on a donc mangé nos tartines
à mentionner qu'on est passé d'une pluie diluvienne à la cannicule en quelques heures de temps....




Nous nous retrouvons dans des petits chemins sur les crêtes. Vue splendide, terrain rapide, navigation facile. Mais continuellement dans de l’eau et de la boue. Les chemins ressemblent plus à des ruisseaux qu’à des chemins. Nous dépassons trois équipes qui sont en train de réparer après la spéciale. Nous voilà troisième. Juste l’équipe Belge et le HDJ80 annexe Def90 sont devant nous. Les belges aussi ont décidé de prendre la pénalité et n’ont pas fait la spéciale. Tout baigne.
Nous redescendons dans la vallée, passons quelques petits villages et c’est parti pour une montée dans une terre molle mélangée à des pierres. Je cherche une autre route mais ne trouvant pas de passage plus facile je me lance derrière la Fiat. La troisième tentative est la bonne. J’arrive jusque dans le virage où un croisement de pont m’arrête.

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le LSD arrière n'a pas suffit pour me sortir de là...

En tout cas j’aurais pas pu aller plus loin, la Fiat est planté devant, bloquant le passage et tente de se sortir au winch. Trois arbres arrachés plus tard nous sommes toujours là.

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Derrière c’est l’embouteillage. Les autres équipages arrivent au galop mais sont coincés derrière nous. Ca grogne. Nous expliquons qu’on ne se mettra pas sur le coté car de un c’est impossible et que le matin nous avons attendus près d’une heure et demie que eux soient passés.

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Entre temps la Fiat casse par deux reprises la corde de son winch. Derrière ils s’agacent et sortent les tronçonneuses. Ils se fraient un chemin en couchant chaque arbre qui se trouve dans leur chemin. Il y a des équipages partout. Le BJ se trouvant sur deux roues, nous attachons le winch mais l’arbre ayant l’air assez faible je décide d’aider un peu. Erreur. Je suis sur un gros rocher et ça fume bleu. Pensant que c’est les pneus je m’en fous et on continue. Puis mon nez me dit que c’est l’embrayage qui brûle.
Game over.

Nous redescendons en marche arrière et nous nous rendrons au bivouac par la route. La Fiat continuera toute seule. Nous sommes rejoint par les deux Toy de Zerotraction, John ayant aussi cassé son EZ-locker dans le pont arrière se retrouve sans traction. Il fait honneur au nom de son équipe. Il est tracté par Baby-blue, petit surnom du LJ bleu de Koen. Evidemment nous nous perdons et nous nous garons sur le coté, en attendant l’organisation.
Un magnifique Patrol Croate qui fait équipe avec un Def90 nous y rejoint. Grosse casse partout aujourd’hui. Le Def Croate a cassé son pont avant.

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tentative de raparation nocturne du pont avant...
en vain
le Def croate doit abandonner


Notre guide arrive et nous avons le temps d’admirer le château du comte Dracula.

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Le bivouac est un camping au bord d’un lac.

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Nous partons à la recherche de nourriture chaude fournie par l’organisation. Gros coup de gueule car ce qu’ils m’octroient ne remplira pas mon estomac. :viking: Le gars qui s’occupe de la cuisine s’en souviendra pour le reste de la semaine. :mrgreen:
Tout le monde répare les dégâts occasionnés par cette deuxième étape cassante. Nous attendons nos équipiers et tenons l’énième conseil de guerre. Eux doivent continuer le lendemain où ils ont abandonnés aujourd’hui. Nous, nous devons encore rentrer avec le BJ en Belgique et décidons de rouler un jour l’open class pour voir si l’embrayage tient le coup. Nous allons coucher tôt et malgré le bruit des groupes électrogènes et autres postes à soudure nous dormons comme des bébés.

Troisième étape

N’ayant plus de trip, nous allons suivre un Discovery qui court dans l’open class. Il part sur les chapeaux de roues, passe à donf dans les villages, c’est du rallye sur terre. Magnifiques paysages qu’on n’a pas le temps d’admirer car le Disco veut gagner l’open class. Journée à oublier au plus vite.

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toujours en rade ces machins :roll:

Les panoramas par contre sont inoubliables.

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regardez bien, le chemin devient ruisseau sur 150 mètres..



L’embrayage semble ne pas supporter l’eau car après un passage dans un gué on le sent à nouveau. Il s’agit d’y aller mollo si on veut rentrer en BJ.

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puis moi,toujours sous antibiotiques à dose de cheval, je me suis déjà senti mieux....

Nos compagnons en Fiat arrivent dans la nuit. Ils ont cassé le winch dans une pente quasi verticale et on du laisser descendre le véhicule en l’assurant à la main.

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Ils ont été occupés trois heures avant de retrouver un chemin qui les mènera tant bien que mal au bivouac.
Nous mettons les spaghetti sur le feu et en dégustant des pâtes au thon, nous décidons que dès le lendemain nous rouleront ensemble dans l’Open Class.

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spagh sur le feu
un délice


Quatrième étape

Aujourd’hui uniquement des spéciales dans les environs immédiats du bivouac. Nous avons le temps d’aller voir la spéciale de l’Extreme car l’Open démarre après. Ils doivent descendre un lit de ruisseau parsemé de gros rochers avec des marches de parfois deux mètres. Certains passent pied au plancher, d’autres adoptent une technique plus sage. Le BJ71 rouge qui sera classé troisième cette année abîme tout le coté gauche contre un gros arbre en adoptant la technique de sa Roumanie natale, gaaaz.

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Entretemps Axel est arrivé de Belgique avec les pieces pour John.

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John sous son Toy

Tant qu'à faire il a attelé sa remorque avec son magnifique Rubicon, autant participer après 2000 km :8):

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Notre spéciale est assez technique mais peu spectaculaire. Herbe et rochers.
Nous avons le meilleur temps avec nos amis en Fiat.

Menu de ce soir, un mouton entier sur le BBQ.

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Seul hic, il ne sera pas cuit avant minuit. L’apéro prenant de 16 heures jusqu’à minuit, les dégâts sont considérables.

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Cinquième étape

Les rescapés de l’Extreme sont partis. C’est à nous. C’est super de pouvoir rouler à nouveau avec nos compagnons en Fiat. Ils m’ont manqués. Les premiers kilomètres nous progressons assez facilement sur des chemins forestiers. Puis il faut suivre le lit d’une rivière. Je crains pour l’embrayage du BJ mais il semble tenir bon. Des gros rochers nous donnent quelques difficultés mais en choisissant bien la trajectoire ça passe comme une lettre à la poste.
Le roadbook nous envoie à droite, une trace boueuse qui monte entre les arbres. Avec des virages en épingle. Je vois que la Fiat a les pires difficultés pour se relancer après les manœuvres dans les virages et pour épargner l’embrayage je prends les épingles en une fois, laissant le BJ grimper avec l’avant sur le talus en braquant à fond tout en accélérant gentillement histoire de le laisser glisser dans les traces sans perdre son élan.
Nous roulons dans ce bois pendant une vingtaine de minutes, quand nous en sortons nous voyons un panorama fabuleux.

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le pilote dans son élément

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le Co savoure

Nous débouchons sur une prairie qui est en pente considérable et apparemment le sol est en tourbe -heureusement sèche- avec de l’herbe de plus d’un mètre de haut dessus. Les Trois véhicules étant partis avant nous s’y trouvent. En fait c’est tout ce qui a survécu l’Open class. Les deux Patrol dévalent la pente en marche arrière en accélérant à fond en deuxième courte dans d’énormes gerbes de tourbe et d’herbe. Le Disco s’est creusé une tombe avec ses simex agressifs et est posé sur le ventre 5 mètres à peine sur la prairie.

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tous plantés

La Fiat passe, pied au plancher et pour une fois j’adopte la même tactique. Les Blackstar semblent avoir été conçus pour ce genre d’exercice. Nous passons sans difficultés et nous nous retrouvons sur les crêtes. Vues splendides.

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En roulant de crête en crête dans l’herbe haute, dans une descente je ne vois pas un espèce de tremplin naturel qui nous envoie le quatre roues en l‘air. Atterrissage rude mais pas de casse…. on pense.

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Navigation difficile au cap dans de la végétation de parfois deux mètres. Les fougères empêchent de voir les repères nécessaires. Nous devons grimper sur le toit des véhicules pour trouver le bon cap. Cap qui nous mène droit vers de buissons où depuis des années, aucun véhicule est passé. Le Co doit aller à pied voir si il y a quelque chose et nous guide les premiers mètres.

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C’est comme un exercice de trapèze mais sans filet. Nous roulons dans un vieux chemin en corniche. Une fausse manœuvre pourrait avoir de conséquences irréparables. Ca continue dans dans petits chemins où il faut quand même rester vigilent. Sur une prairie les deux Patrol nous dépassent comme des sauvages. Nous continuons à notre rythme pour retrouver un des Patrol coincé entre deux arbres. Démunis de winch, l‘autre Patrol essaye de l’en sortir mais ne réussit pas.

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Nous les contournons non sans difficultés et faisons demi-tour pour les sortir au winch. Ni merci ni pouce vers le haut, rien. Ils repartent comme des dégénérés. La prochaine fois ils se démerderont tout seul.

Une erreur de navigation nous envoie dans un chemin emprunté par du bétail. Je m’y aventure à pied mais je m’enfonce jusqu’aux genoux. On ne passera pas par ici. Marche arrière dans la gadoue et après quelques essais nous trouvons la bonne trace. Nous arrivons dans une magnifique prairie parsemée de gros rochers. Je vois la Fiat s’enfoncer jusqu’au châssis dans l’herbe sans aucun avertissement.

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et merdeuuuu...

Je décide de passer à droite, plus haut de deux mètres et donc sûrement plus sec. Erreur, en Roumanie il y a des sources partout et l’herbe s’ouvre sous le BJ qui s’enfonce quasi jusqu’aux essieux. Pas d’arbre 50 mètres à la ronde. Nous voilà partis pour la joie. Je tape le deuxième courte et je laisse mouliner.
Millimètre par millimètre le gros BJ s’en sort. Nous rejoignons le Fiat, je cale le BJ derrière un gros rocher et nous sortons une fois de plus le treuil pour déloger la Fiat. Une fois de plus, mon GEW10.000, considéré comme le winch du pauvre fait ce qu’on attend de lui.

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Il est 16 heures. Nous arrivons à la fin de la spéciale.
Ce fût une journée magnifique avec des vues splendides, navigation difficile dans la nature sauvage et des passages techniques et difficiles. En rentrant nous faisons le plein et nous nous offrons un bout de chocolat et une canette de Coca. Ca goûte le luxe et la civilisation. Retour au bivouac et grosse bouffe.

Sixième étape

Déjà le dernier jour. Départ dans un lit de rivière.

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Montée sur les flancs d’un barrage avec vue splendide sur le lac en prime. Boue, ruisseaux, traces profondes, navigation au cap en permanence, passages de gué…. Cette étape a tout pour rendre chaque amoureux de 4x4 heureux.

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un peu de culture...

Nous nous régalons une fois de plus des panoramas. Cette dernière étape est une formalité.

Derniere petite difficulté, la "route" continue bien, mais les inonadtions ont fait comme disparaître quelque mètres de ladite "route"...

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Nous revoilà à Déva.

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Fin du trophy...


Nous prenons une bonne douche et nous retrouvons sur les terrasses en face de l’hôtel avant d’aller manger un bon steak dans un bon petit restaurant que Roland, notre ami croate connaissait.

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les gagnants

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Luca, pilote de la Fiat, euh.... disons fatigué


Remise des prix et c’est les au revoirs. Nous prendrons la route demain matin très tôt.

Le retour

Mon copilote qui n’osait pas manger du steak dans un restaurant roumain la veille regrette amèrement d’avoir opté pour la pizzeria roumaine. Il est malade comme un chien. Nous faisons le plein, regonflons les pneus et montons une nouvelle cannete de Jupiler comme échappement. A la frontière entre la Roumanie et l’Hongrie tous les véhicules «étrangers » sont scrutés. Nous sommes sortis de la file. S’avère que nous n’avons pas la vignette de taxe pour les routes roumaines. Mais quand on entre en Roumanie rien n’est mentionné au sujet de cette vignette. Racket organisé. Je jure un bon coup. La vignette coûte 10€cent. L’amende est de 150 €. Je dis à mon co que le premier roumain que je contrôle en Belgique passera un mauvais quart d’heure.

Manque de bol, l’officier des douaniers comprend le français et me demande si je suis douanier également. Je lui explique que je suis policier, il demande ma carte que je lui montre et il me regarde droit dans les yeux en demandant ce que je ferais si lui, à Bruxelles commettrait une infraction sans le savoir. Je lui réponds que la loi est la loi et que tout le monde est sensé la connaître. Il demande ce que je ferais s’il me dit qu’il n’était pas au courant et qu’il est officier de douane. Je réponds que l’on pourrait éventuellement se contenter de donner un avertissement. Il me regarde une dernière fois droit dans les yeux et me dit « c’est très bien, bonne route ». Sur ce je saute dans le BJ et on se barre. D’autres équipages auront moins de chance. :heu2:

Le BJ tourne comme une horloge suisse et nous roulons pied au plancher vers la Belgique.

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dans ma tête comme toujours au retout de vacances d'été, la même chanson ....
on dirait le sudd, le temps dure longtemps......

Quand on fait le plein entre Wurzburg et Francfort j’entends des drôles d trucs en m’arrêtant. Je regarde en dessous du BJ et je vois que la deuxième lame du dessous à l’arrière gauche est cassée net et le pont arrière a du jeu à la sortie de cardan. J’ai une assistance mais je veux ramener le BJ roulant jusqu’ la maison. Nous changeons la canette de Jupiler qui nous sert de pot pour une toute nouvelle boite de Coca et c’est parti pour la dernière ligne droite.

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Téléphone. Où je suis ? Ben… Francfort...... Ah bon, tout le monde m’attends au BBQ…. J’arrive vers quatre heures et demi du matin. Les potes de B4x4 m’attendent à la sortie de l’autoroute en cadillac blanche. C’est comme si j’avais gagné le Dakar. Assez ému je raconte des bribes de la semaine que je viens de vivre et deux heures plus tard je suis dans mon lit.

J’ai réussi mon pari. Avec un budget ridicule, préparer un véhicule et participer sans assistance à un trophy magnifique, en roulant jusque là et en revenant avec le véhicule après.
Beaucoup m’ont déclaré fou à lier, surtout des gens expérimentés et habitués de ce genre de choses.
Conclusion, si on utilise un véhicule comme le BJ, simple et robuste, monté de toutes pièces de ses propres mains, il y a moyen de vivre de belles choses à moindre prix. Il suffit de se mettre bien en tête qu’on roule pour terminer et non pour gagner.

Ceci dit, j'ai commencé dans la clase extrême et j'ai terminé dans la Open Class...
L'an prochain j'irai jusqu'au bout :yes:

Le véhicule

BJ70 de 1986
Moteur 3B 3.4L D avec 240.000 KM
90ch pour 2500 kilos donc....
Pont arrière LSD
Snorkel airflow
2 batteries MAXIMA Exide
Pneus, 6 x Blackstar Guyane 275/70/16 sur des jantes en acier
Winch avant 12.000 T-Max
Winch central 10.000 GEW
Arceau, sidebars, pare-chocs et emplacement winch maison
Sièges cuir volvo série 9
 
quelques images du pays....

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les animaux, que se soient des poules, des canards, des moutons, des cochons, des vaches ou autres chevaux se promènent en totale liberté

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ils appellent "ça" leur maison....

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les champs, c'est toujours sans machines...
on y voit des familles entières qui font la moisson à la main :shock:
comme ici il y a 60 ans....

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le pont, ce n'est pas un pont de secours suite aux inondations, c'est le "vrai" pont... :s

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il voulait absolument qu'on le prenne en photo....

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cette photo dit plus que mille mots


:( ....misère....

bref pays magnifique
mais le contraste entre la beauté de la nature et les conditions d vie pour la plupart des gens est énorme

quand j'y retournerai ce ne sera pas les mains vides....





et en prime... ze video

http://www.transilvania-trophy.com/img/mnu/m_video.jpg

faite par l'organisation
de tres bonne qualité
la peine à télécharger
;)

on ne nous y voit pas car on arrivait d'habiude quelques heures après les "pros"


ce que la transilvanie peut faire à votre 4x4

avant

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après

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