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Istra Challenge 2007

Koen

Un rocher! où ça?!
Prépas XL
La saison se termine mais nous avons encore envie de rouler. Le Thessaloniki nous semble un bon pari. Mais l’organisation tarde à fournir de sinformations utiles et nous nous tournons vers l’Istra, proposition de notre ami Remco-Peter.
William, l’organisateur de l’Istra n’a jamais acceuilli un belge et est cotent d’acceuillir la bande de zouaves qui s’inscrit à son challenge. Remco-Peter doit donner forfait mais nous y allons avec deux véhicules, moi-même et Werner dans notre fidèle Toyota 70 turbo et Gregg et Steven dans le Range V8 hanté. Puis il y a Wim et Ben avec leur Jeep et les frères en Rocky.
Les préparatifs vont bon train, Gregg et Steven ont une petite liste de 38 points à améliorer, réparer et vérifier sur le V8, nous devons nettoyer le réservoir de diesel et revoir quelques petits détails. Sans oublier que je viens d’acquérir un BJ73 en vue de tracter le 70 vers des évènements et qu’il doit encore ‘vite’ être mis en ordre et passé au contrôle. Je commande les pieces et je porte le tout chez Werner qui remet le 73 en état en un temps record. Entretemps je démonte le réservoir du 70 sur ma terasse et je le porte également chez Werner pour un nettoyage à fond. Nous remplaçons également le spaghetti rouillé de sortie de réservoir. Je récupère le réservoir dimanche soir en même temps que le 73, lundi matin je vais au contrôle technique avec le 73 qui passe sans problèmes et je fonce chez mon assureur pour ensuite me rendre au centre de Bruxelles pour retirer la nouvelle plaque. En rentrant, je me rends compte que nous n’avons pas de remorque et je phone Christel pour demander si Werner peut venir lui piquer son triple essieu pour une petite semaine. Elle n’y voir pas d’inconvénient. Tout va bien. Retour au contrôle pour le pesage du 73 et tout est en ordre. Nous partons ce soir. Juste encore remonter le réservoir sous le 70 et nous sommes prêts.
Un bon spaghetti et un douche plus tard nous sommes partis. Il est 23 heures. La remorque est remarquablement large mais également d’une stabilité exemplaire. Le 73 est parti pour ses premiers tours de roue. Un bon test avec 3 tonnes derrière son cul. Passé Leuven nous perdons le compteur (pas grave, vive le GPS) et après la première pente nous nous arrètons pour chipoter un peu à la pompe à injection après quoi le 73 a un peu plus envie de monter les longues côtes d’autoroute. Faut dire qu’avec 90 chevaux c’est pas l’idéal mais bon.
Je roule jusque Francfort à peu près et Werner qui s’est enfin réveillé reprends pour le tobogangéant vers Wurzburg. Vu les travaux sur le trajet sud (Karlsruhe) nous restons en haut cap vers Munich avant de descendre vers l’Autriche. Werner reprend sa place sous sa couverture et je le réveille en Autriche. Nous nous arrêtons pour un plein et un bon schnitzel. Il neige depuis Munich. Tout est blanc. Paysages magnifiques. Werner se rendort 5 km après le Schnitzel. Nous voilà déjà en Slovénie. Le petit bonhomme avec le gros marteau m’attend un peu plus loin et je réveille la belle au bois dormant qui reprend le volant pour l’ultime partie. Karawanken, frontière Croate à Koper et direction Tinjan.
Nous ignorons l’existance d’une nouvelle autoroute (le GPS et la carte l’ignorent aussi d’ailleurs) et nous nous trimballons pendant une heure et demie sur une route à peine plus large que la remorque qui se tortille à souhait en longeant la magnifique côte. Werner s’amuse comme un gosse et oublie par moments que nous avons un remorque derrière le 73. Gregg et Steven qui sont partis 5 heures après nous et qui roulent bien plus vite avec le DMax ont rattrapé pas mal de temps mais doivent sortir de l’autoroute pour faire un plein in extremis et ont oublié que leur nouveau GPS n’a pas les cartes de Slovénie ni de Croatie en mémoire. Nous leur envoyons donc des sms avec la route à suivre. Entretemps nous arrivons à Tinjan sous la pluie. Le QG de l’Istra Challenge est un bistro qui s’appelle ‘Didi’s’ et que nous trouvons sans problèmes sur la petite place en face de l’église. Un ami anglais à William nous y attend. Les anglais veinnent de perdre la finale de la coupe du monde de rugby et je porte le maillot des Springboks gagnants. Ca met de suite l’ambiance. Nous commandons à manger (choucroute et saucisse smaison) et buvons les premières grappa d’une longue série en attendant Gregg et Steven. Quand ces derniers arrivent enfin nous en buvons encore quelques uns, juste pour être sur.
William nous accompagne quelques 15 km plus loin où il nous a trouvé des logements. C’est un espèce de village de vacances, piscine inclus où nous pouvons disposer d’un bungalow. William nous laisse en compagnie du propriétaire qui nous montre notre bungalow. C’est à dire, il nous emmène vers un bungalow, ouvre la porte, déclare « you sleep here, now we drink grappa », referme la porte et nous emmène dans son bistro privé. Le gars fait sa grappa artisanalement et nous sommes interdit de someil tant qu’on n’ait pas tout gouté. Etant fort fatigués, nous nous empressons de boire un coup de chaque bocal et nous allons nous coucher .
Le lendemain, mercredi donc, nous devons être au contrôle technique vers 14 heures et avons donc tout le temps. Seulement, quand nous nous réveillons, il est midi passé et nos voitures (surtout le Range) ont encore besoin de quelques petits soins. Une heure plus tard c’est parti vers Tinjan. Après quelques kilomètres ça sent assez fort le diesel dans notre Toy et quand deux minutes plus tard le diesel coule à mes pieds nous nous garons sur le bas-coté pour voir quel est le problème.
Euh merde.... la vis de purge du filtre à mazout a foutue le camp, j’ai du oublier de bien la serrer après avoir purgé le système suite à la repose du réservoir. Entretemps on est dans de beaux draps. Aucune autre vis sur le Toy a le même fil fin. Tant pis. Gregg et Steven iront démonter la vis sur le 73. Le Range part sur les chapeaux de roues.... et est de retour 10 minutes plus tard. Si je veux bien prendre la place de Steven car ils ne trouvent plus les bungalows... Ca promet pour la navigation les jours à venir. Enfin, je saisis l’occasion –ce n’est pas tous les jours qu je peux poser mon cul dans un Range qui roule- et nous rentrons démonter la piece. Quand nous retournons nous croisons le Toy 2 km plus loin ??? Werner et Steven ont démonté un des boulons du rail de sécurité et miracle, le même fil. Enin, dévissage et revissage et c’est parti. A peu près où nous nous étions arrêtés avec le Toy le Range ne suit plus puis disparaît carrément de nos rétros. Demi-tour et nous les trouvons sur un parking, tête dans le moteur. Marre de devoir attendre ce malheur à 8 cilindres (voir Transilvania 2007) nous sortons une sangle et tractons le Range vers Tinjan pour le contrôle technique. Tout va bien.
Arrivés devant ‘Didi’s’ nous tombons sur une jouyeuse bande bien installée sur la terasse. Wim et sa bande sont arrivés. Wim et Val rouleront dans son magnifique Wrangler 4.0HO et Ben et Bert dans le CJ à moteur Chevy. Les frères Rocky y sont également. Wim a vécu un vrai calvaire pour arriver jusque là. Danny, qui normalement aurait du venir également a du annuler en dernière minute ce qui a mis Wim dans le pétrin vu que son Wrangler devrait se trouver sur le camion de Danny. Il a du aller louer une camionette dépanneuse à Amsterdam pour véhiculer sa Jeep. Cout de l’opération ....... plus que j’ai payé le 73....
Enfin, retrouvailles, grappa, quelques vases et contrôle technique par les marshalls anglais de William. Pour la première fois que je participe à ce genre de conneries je vis un vrai contrôle. Fuites éventuelles, arceau, ceintures de sécurité, sangles, roue de secours, boite de secours, gants, casques... tout y passe. Ils collent eux-mêmes les autocollants des sponsors et les numéros.
Le Range est réparé entre temps, une bricole comme d’hab.
Entretemps nous avons faim et avec toute la bande nous commandons un ‘mixed grill’. Plat énorme mais insuffisant pour Steven, qui recommande ‘quelques schnitzels’. Puisque je sais qu’il n’aime pas manger seul j’en mange quelques uns également. Ce repas dûment arrosé se termine assez tard et nous emmenons la meute vers les bungalows où Milorad, le brasseur de grappa, se montre encore plus convaincant que la veille. Autant dire que nous n’avons pas besoin de beceuse pour nous endormir.

Jeudi,
cet après-midi prologue partagé en deux épreuves. Devant l’église, grand spectacle de 4x4 de toutes sortes. Proto V8 chassis unimog moteur Vortec, 2 magnifiques Wranglers italiens, un Def 90 moteur Chevy V8 qui consomme plus d’huile que d’essence, un Patrol, le CJ de Raymondo et Hans, un Disco hollandais, quelques Samurai, 2 G dont un 500 survitaminé et notre pote Hongrois ayant gagné la Transilvania 2007 co-pioté par sa fille Cléopatre. Briefing des participants en anglais. Problème; la moitié des concurrents ne comprennent pas l’anglais et ceux qui comprennent l’anglais ne comprennent pas ce que l’organisateur explique (en anglais) ce qui fait qu’il continue en croate et en italien, bordel infernal classique dans ce genre d’épreuves. Départ en convoi vers la vallée dans laquelle nous allons jouer pendant quatre jours. Convoi de 30 véhicules entre les champs. Ca devient marrant quand William se gourre et que tout le monde doit faire demi tour dans les chemins étroits. Après quelques kilomètres nous arrivons devant le couloir coupe-feu qui sert de première épreuve. Ca monte considérablement et il y a comme quelques ‘terasses’ qui coupent l’élan. Nous sommes dans les 5 premiers à devoir démarrer. Un dernier check-up du moteur comme d’hab. Problème, il manque de l’eau, beaucoup d’eau. Joint de culasse naze... Et merdeuuuu. Enfin, je sors l’eau du coffre, Werner bricole quelque chose avec les tuyaux des lave glace et une bouteille. L’eau est soufflé dehors avec une telle pression que le vase d’expansion reste vide. Noua avons donc troué le bouchon d’une bouteille de limonade, branché un toyau sur le trop plein du vase d’expansion qui donne dans la bouteille. De cette façon l’eau s’accumule dans la bouteille et quand celle-ci est remplie, le vase d’expansion se remplit. Ce faisant nous pouvons récupérer l’eau du moteur et ne dépendons pas d’eau supplémentaire. Avantage supplémentaire, l’eau que nous remettons dans le circuit est chaude et le thermostat ne referme donc pas le circuit de refroidissement ce qui nous donnera un meilleur rendement. Tant qu’il y a assez d’eau dans le moteur il ne chauffera pas et nous ne risquons rien.
C’est à nous. Sans blocages de pont et avec un moteur’limite’. Va falloir gérer. 3 ... 2 ... 1 ... c’est parti. Première courte et pied au plancher. C’est bon. Sauf que le Toy décolle solidement sur le flanc d’une des ‘terasses’ et que j’oublie de débrayer et de lacher l’accélérateur pour l’aterissement. Le joint homocinétique droit ne supporte pas le choc et s’en va en mille morceaux. Nous voilà dans de beaux draps.... Ma faute.
Enfin, nous avons fait la montée une seconde plus rapide que le Wrangler de Wim, le Range de Gregg est monté sur un filet de gaz en 3[SUP]ième[/SUP] courte et est derrière nous. Faut dire qu’avec ses ponts Ashcroft la démultiplication est monstrueuse et qu’il a fait bon usage de ses blocages.
La deuxième épreuve se déroule un peu plus loin et s’appelle « dead bobtail ». Comment sont-ils arrivés à ce drôle de nom ? Simple. En reconnaissant cette épreuve avec un Range V8 bobbé ils ont eu quelques problèmes. A savoir qu’ils en sont sortis par le bas -et non par en haut- 4 heures et trois tonneuax plus tard, sur 3 roues et 2 cilindres... Ca promets. Enfin, ils prévoient une demi-heure max par voiture et ont placé un tracteur en haut capable de treuiller les restes à une vitesse d’un mètre par seconde. Nous nous installons pour la réparation. Gregg et Steven se marrent. Pour un fois ce n’est pas le Range qui a besoin de soins mais notre Toy. Les blagues vont bon train et ils font quelques photos pour encore pouvoir en rigoler plus tard. Highlift, démontage de roue, étrier, disque, joint homo. Ce dernier sort sans son arbre. C’est à dire les restes sortent. Vraiment en 1000 morceaux. Le clips mariant l’arbre au joint est mort et enterré également et nous repêchons tant bien que mal toutes les pieces d’acier du logement du joint. Entretemps Steven nous emmène une assiette BBQ.
Pendant que nous étions occupés à démonter, l’organisation a installé un BBQ et des pompes volantes, histoire de rendre l’attente plus agréable pour les participants. Du jamais vu mais quel pied.
Tous les boulons etc sont rangés sur le capot du Toy. Nous préparons notre joint homo de réserve et nous sortons l’arbre de son logement. Horreur. Les canelures ont disparus. Broyés. Rond...
N’ayant pas d’arbre de réserve dans la boite à gants ni dans le coffre ça pose un problème.... quoique Steven repasse par là et sort la lime de Werner de la caisse à outils. Il refait les canelures au pif. Quand je lui dis que jamais nous réussirons à glisser le joint homo là-dessus il me réponds d’un calme olympien que c’est un Toyota et que par conséquent tout est possible. Il saisit l’arbre et le joint et me demande de prendre le marteau. Nous cognons le joint sur l’arbre à gros coups de marteau (une de mes spécialités) ce qui enlève également le problème du clips disparu puisque le joint ne bougera plus sur l’arbre. A espérer qu’il soit glissé assez loin dessus et pas trop loin non plus. Puis merde, on verra bien. Remontage soigneux avec un tube de graisse supplémentaire pour compenser les bourages en miettes en espérant garder l’huile dans le pont et test. Tout va. C’est reparti.
Il fait noir entretemps. Vraiment noir. Trois équipages sont arivés au dessus sans treuller. Treuiller mène sans pardon au dessus des 30 minutes maxi. Nous décidons de faire l’impasse sur cette deuxième épreuve et regardons Wim qui prend le départ. Il reste bloqué sur la partie la plus raide et Val, son Co inexpérimenté attache le treuil à quelques buissons. Dès que Wim active le treuil il est pendu à rien et ne sais plus bouger d’un millimètre. Le tracteur n’a pas de cable assez long et Wim n’a pas de sangle dans son Wrangler. Grosse colère de William. Perte de temps fou, Werner s’en va les aider avec une de nos sangles et remplace Val qui ne sais plus mettre un pied devant l’autre. Quand le chemin est libre Ben s’élance. Ben, pas trop habitué à ce genre de conneries est plus que confiant. Ca fait plaisir à voir. Seul hic, il coince sur le même bout de pente que Wim et le moteur de sa Jeep coupe au mauvais moment. Ben ne sait plus réagir et le beau CJ tombe sur le flanc gauche, toit vers le bas. Presque sur le toit mais arrêté in extrémis par un arbre. Nous laisson tomber tout ce qui tombe et nous partons à la rescousse. Pas de blessés. Les frères Rocky mènent l’opération d’une main de maître et le CJ s’en sort pas trop mal finalement. En bas vérification moteur et freins. Tout va bien. Nous repartons par la route rejoindre ‘Didi’s’ en convoi. Werner dit connaître la route. Wim, Ben et Raymondo, le sympathique hollandais en CJ nous suivent. Werner connaissait pas la route... du tout. Une heure plus tard, nous sommes enfin chez Didi où il y a encore un repas de prévu. J’oublie la grappa... ça fait tellement partie des traditions ici que ce serait mal vu de chaque fois le mentionner. Retour et dodo.
Vendredi.
Tout le monde se retrouve en spectateur des premièrs équipages qui négocient cette spéciale assez technique et 100% naturelle que les 10 premiers ont la chance de négocier dans le sec. L’hongrois passe relax, les italiens à l’italienne, c’est à dire à donf, sans treuil arrière, les rochers en bas freinant assez le véhicule, et avec des explications pas toujours amicales entre pilote et Co. Les frères Rocky passent bien, d’une efficacité rare. Lorsque Raymondo s’élance, il pleut des trombes. La terre rouge se transforme en patinoire géante. Wim qui passe après Raymondo n’a pas assez de la puissance de son 4 litres et de ses blocages et doit sortir son treuil. Hors temps. Sans blocages, pas besoin d’user nos treuils pour rien. Nous attendons Gregg qui veut tenter sa chance avant de partir dans le raodbook. Le Range réussit pas à monter mais nettoye quand même pas mal les abords du tracé. Gregg, étant jardinier, ne peut s’empêcher de faire un peu de pub en jardinant dans les buissons.
Enfin, nous attendons Gregg et Steven pour faire le RB ensemble sous cette foutue pluie et nous nous retrouvons avec Wim, Ben et Raymondo dans notre sillage. Aparemment une petite appréhension pour la lecture du roadbook... Nous voilà parti à 5 voitures pour se retrouver 200 mètres plus loin du premier au dernier dans les arbres. Le chemin en dévers que nous devons suivre selon le roadbook est détrempé et glissant à souhait. Je réussis à sortir le Toy la première fois mais il se gare tout seul contre l’arbre suivant. Nous descendons pour voir ce qu’on peut faire pour voir que tout le monde est dans la même situation. Bon, dans 200 mètres faut prendre à gauche donc autant que chacun tourne autour de son arbre. On gagnera pas mal de temps de cette façon. Deux minutes plus tard tout le monde se retrouve dans la prairie en bas. C’est parti pour un superbe roadbook ultra précis dans la gadoue. Plus qu’assez de chemins en dévers, treuillage dans tous les sens, bref, nous parcourons 4 km en 2 heures. La nuit tombante nous passons deux spéciales où d’autres concurrents sont coincés, sachant ni avancer, ni reculer. L’un d’eux est accroché à un arbre avec son treuil pour pas se coucher sur le flanc mais nous entendons l’arbre craquer. L’organisation nous suggère ne pas insister, le pluie a rendu les spéciales impraticables. Ben, quelque peu dépassé par les évènements décide de rentrer quand nous croisons une route en macadam. Il pleut à torrents maintenant. Le Range a des problèmes d’humidité dans l’allumage et rentre également. Avec Raymondo et Wim dans notre sillage nous continuons. Il pleut tellement fort que la boue des plaques sur le toit coule sur le pare brise. Vitesse max 10 km/h. C’est parti dans la montagne. Le roadbook est précis à 5 mètres près. Du jamais vu. Les chemins se transforment en torrents par endroits. On se demande souvent si ça passera. En fait nous oublions carrément le joint homo droit retapé et par moments ça passe pied au plancher. L’essieu avant ne bronche pas. Ca monte toujours. A droite du petit chemin un gouffre -assez impressionnant d’ailleurs- indiqué sur le roadbook. Sachant pertinamment bien que je déteste ce genre d’exercice Werner n’omet pas de me rappeler qu’il n’en voit pas le fond. Un peu plus loin nous voyons des marshalls qui sautent au milieu de la route en faisant signe de s’arrêter. A ce moment je vois pourquoi. La route se trouve 20 mètres plus bas. Nous sommes à la spéciale appelée « half road »...
Dans la lumière de jour, par temps sec, personne a réussi à négocier cette spéciale sans au moins se retrouver sur le flanc. Maintenant que grace à la pluie on ne sait point rester debout à pied, pas question de s’y aventurer. Comme je disais au marshall, il y a une différence entre ‘fou’ et ‘idiot’. Seul hic, nous ne savons pas faire demi-tour dans cette corniche et devons redescenre en marche arrière dans le noir absolu, sous une pluie battante la corniche en dévers. A droite .... rien. Raymondo, je ne sais toujours pas comment il a fait, tourne son CJ... une prouesse. Wim qui ne sait pas compter sur son Co Val dans ce genre de situation se fait guider par Werner qui marche entre le véhicule et le vide, la main sur lle véhicule de façon à sentir la moindre glissade. Dix minutes plus tard Wim est arrivé à bon port et c’est mon tour. J’avoue franchement que par moments j’ai fermé les yeux en exécutant de façon millimètrée les indications de Werner. Une éternité cette descente en marche arrière... C’est dans ces moments-là qu’on est content d’avoir un Co comme Werner. Quand je demande à Val, le Co de Wim, ce qu’il a appris il me répond qu’il faut des bons pneus.... rien compris le gars...
Soit, une vingtaine de minutes plus tard nous tombons sur des marshalls qui nous informent que vu le mauvais temps tout le monde doit rentrer chez Didi’s. Ils nous y accompagnent d’ailleurs. Repas copieux et racontage des ‘stuut’ du jour. Retour au bercail pour un dodo bien mérité.
Samedi
Briefing où William précise que les roadbooks de ce jour n’ont pas de temps maximal et que l’on peut donc se promener entre les épreuves. Il nous signale au passage que nous partageons roadbook et épreuves avec les concurrents qui courrent le championnat Croate dont une manche se déroule ce weekend sur le même tracé.
Nous attendons le Range qui traine. Problèmes de delco. Tout le monde est déjà parti quand ils se pointent. Petit déjeuner sur la terasse (omelette) et c’est parti. Sauf que Gregg se rapelle qu’ils n’ont plus d’esssence. Le Range est remis sur le plateau et ils partent faire le plein 20 km plus loin. Nous ne pouvons plus les attendre et partons sur le roadbook avec Raymondo qui suit. Werner conduit. Je suis vert. Plus été malade en voiture depuis 30 ans mais là.... En 2 roues motrices et tout en glissade nous bouffons le roadbook, lachant le 4.0HO de Raymondo. Je sais que Werner est un super pilote mais moi je mets la voiture de travers avant le virage, lui a un style tout à fait différent ce qui fait que je n’ai aucun repère. Il y a quelques décollages et atterrissages limites et nous voilà au lieu des 2 premières spéciales. Je m’assied spour récupérer et ne gerbe tout juste pas mon omelette. Les concurrents sont toujours occupés dans les spéciales, nous avons le temps. Vingt minutes plus tard Gregg et Steven arrivent avec un sourire énorme et le capot du Range sur le toit... Le delco avait besoin de plus de refroidissement donc ils ont foré des trous dans la tête du delco et sanglé le capot sur l’arceau. Drôle de vue mais le range roule comme un monstre. La première spéciale est un énorme krater naturel qu’il faut descendre et remonter à deux reprises. Descente tellement raide que les roues arrières décollent de temps en temps et que quelques concurrents se couchent avant d’arriver en bas. Pour les montés pas d’alternative. Faut treuiller. La deuxième pente étant tellement raide que l’eau des lave-glace coule sur le pare brise. Notre culasse tient toujours et l’essieu avant tourne comme si rien n’était. Werner suggère que je descende tout seul, il sera en bas pour attraper le cable de treuil. Moi je n’aime pas les chemins étroits à coté du vide, lui n’aime pas les descentes à pic. Chacun son truc. Je lui signale au passage avec un petit sourire en coin qu moi aussi je vais en bas et que par conséquent il est invité vivement de prendre place à coté de moi. Il va jeter un dernier coup d’oeil sur la descente, attache mieux son casque et monte dans le Toyota. C’est parti. Première courte et un filet de gaz. Tout va bien. En bas Werner accroche le cable du treuil à sa ceinture et moi je déroule le treuil débrayé histoire qu’il puisse se servir de ses mains également pour monter la pente. Nous montons sans problème, la descente suivante est un tantinet plus spectaculaire mais se passe bien. Le seul point d’ancrage pour la pente suivante est un arbre pas plus gros qu’un bras mais il tient. Heureusement car la pente est longue et raide. Enfin, un bon temps pour notre Toy. Gregg met le Range devant la pente et le monstrueux V8 se souvient soudainement qu’il a le vertige et refuse tout service. Range out. Nous devons continuer seul. Nous faisons l’impasse sur la deuxième spéciale où il y a beaucoup d’énormes bouts de rocher en miettes ultra coupantes. Dépourvus de protection en dessous du Toy nous préférons aller vers lés autres spéciales et continuer le roadbook.
Gregg et Steven vont tenter de ramener le Range à Tinjan sans aide. Les connaissant celà ne devrait pas poser trop de problèmes. Nous sommes partis pour un roadbook glissant et boueux. Nous échouons dans la 3[SUP]ième[/SUP] spéciale qui s’appelle « mud oasis » à 5 mètres de la fin. Ce bain de boue étant trop profond pour le Toy démuni de blocages. Le tracteur de l’organisation nous sort de là sans problèmes et c’est parti pour le reste du roadbook. De chemins au fond de la vallée, détrempés, des traces profondes, des passagues à gué et quand on descend dans la vallée, faut remonter.... La montée semble impossible avec le Toy. Hyper glissant, le chemin creux est quasi impraticable à pied et monte pendant 350 mètres selon le roadbook. Ne trouvant pas d’aternative nous décidons d’y aller. C’est gras donc l’essieu avant ne cassera pas, par contre, va falloir treuiller , treuiller et treuiller encore. Après 20 mètres de treuilage Werner me dit d’essayer d’avancer sans treuiller sur un filet de gaz. Effectivement, pied au plancher pas moyen mais doucement oui, les Superswampers mordent et grattent la glaise et c’est parti. En haut, dévers et... comme d’hab, le Toy va se loger contre un arbre. Treuil, 2 minutes plus tard c’est reparti. Un peu plus loin nous nous garons pour laisser passer un sam fou et un wrangler qui montent comme des cinglés et qui courrent le championnat Croate. Nous en profitons pour admirer le paysage et remplir l’eau du moteur. Nous sommes toujours en course.
La quatrième spéciale se déroule dans une ancienne carrière de ciment. Pluie ou sec, du grip assuré. Descente raide en dévers. Si on arrive en bas sans se coucher sur le flanc on se trouve devant un mur de rochers qu’il faut contourner. Croisemant de ponts que Werner résoud avec une plaque de désensablement. Puis monter à la verticale. Treuil obligatoire. Raymondo qui a essayé sans treuil s’est offert une belle casquette arrière. Pas de bobos. Il sort même dans les temps de la spéciale sans assistance. Je mets le Toy contre la pente, Werner accroche le treuil et je décide d’aider un peu. Le Toy part lui aussi pour une casquette arrière mais est retenu par le treuil. Gentillement je laisse le treuil faire son boulot. La nuit tombante nous pouvons épargner nos batteries et faire cet exercice sans phares. Les concurrents qui suivent auront moins de chance. Fin des folies pour aujourd’hui. Retour Didi’s. Gregg et Steven sont déjà partis vers notre bungalow. Nous faisons de même et après une bonne douche nous prenons le chemin de Didi’s pour le repas du soir. Werner et moi dans le 73, Gregg et Steven avec le Range qui tourne enfin full power. Le Range disparait dans la nuit. Quand nous arrivons chez Didi’s pas de Range... Vingt minutes plus tard ils arrivent dans le brouillard... à pied. La dernière piece mécanique encore d’origine sur ce foutu truc anglais a rendu l’âme. La boite est nors service de façon permanente. Pas grave, il y a fête ce soir. Diner grappa, bière, racontages et rigolades. Nous sommes ‘bien tapissé’ quand Gregg nous rapelle qu’il serait pas plus mal d’aller chercher le Range au début du village. A quatre, l’un tenant l’autre, nous grimpons dans le 73 et traversons le village en fête et sortons le Range de son emplacement. Inutile de mentionner que celà nous a pris pas mal de temps. Retour vers Didi’s avec le range à l’agonie derrière le Toy. Dans un bref éclairci dans ma tête où il y a autant de brouillard que dehors (et il y avait beaucoup de brouillard dehors) je crois que ce serait éventuellement mieux de laisser le Range au camping, à coté de Didi’s où pas mal d’équipes ont mis remorques et véhicules. Les autres ont l’air assez d’accord. C’est ainsi que nous rentrons à 4 dans le Toy vers notre bercail. Wim et Co continuent la fiesta dans le village car ils partent demain matin.
Dimanche
Même pas mal à la tête. Pas mal cette grappa maison. C’est parti pour les 2 dernières spéciales. Gregg et Steven prennent le DMax et viennent en spectateur. Mais avant tout, le petit déjeuner. J’ai trouvé du jambon d’ardenne dans notre frigo et j’ai une petite envie de nous faire une omelette. Pas de problème chez Didi. Je me faufile dans la cuisine et je trouve oeufs, tomates et fromage...
Werner ne se plaint pas du service. Ca se soigne un bon Co-pilote.
Départ dans la vallée. La première spéciale est le première partie du roadbook de samedi à l’envers. Inutile de dire qu’àprès quelques véhicules le chemin en dévers ne ressemble plus du tout à un chemin, que les arbres qui bordaient le chemin ont changés de place etc. Nous nous battons avec le Toy mais rien à faire, treuillage d’arbre en arbre. Temps max.
La dernière spéciale est la même que la première de samedi et ressemble à ‘hamburger hill’. La reconnaissance à pied relève du patinage artistique et les treuils vont chauffer à nouveau. Le Toy s’en sort bien. Treuiller la longueur du cable. Nous avons commencé la montée avec 2 tours de cable sur le tambour... limite. Puis du surf sur les pentes plus accessibles et retreuillage avant la dernière descente.

Fin du challenge
Nous l’avons terminé avec un moteur cassé, un essieu avant retapé et le diff arrière qui est toujours le même qu’en transilvanie.
Faut le voir pour le croire. Remise de prix, dernière grosse bouffe et adieux des autres fous. Cléo et son père gagnent cette édition. Gregg et Steven ont le prix de l’équipage le plus fou.
Le retour se passe sans encombres. Voilà un challenge que nous mettons déjà sur le calendrier pour l’an prochain.
plus d’info’s : www.4x4.hr



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